- TANAGRA
- TANAGRATANAGRAVille de Béotie, située à l’est de Thèbes, célèbre pour ses ateliers qui produisirent, à partir de \TANAGRA 340-\TANAGRA 330 jusque vers la fin du \TANAGRA IIIe siècle, de nombreuses séries de figurines en terre cuite moulée. Le répertoire de Tanagra présente une grande variété de types. À côté des Éros ailés, des jeunes éphèbes ou adolescents debout ou assis, on trouve des figurines féminines à demi-nues, certainement inspirées des Aphrodite de la grande sculpture; d’autres statuettes représentent des danseuses, des joueuses d’osselets et principalement des femmes et des jeunes filles drapées, debout, qui constituent l’archétype des tanagras. On notera, en outre, deux types de statuettes féminines grotesques, le premier, issu des personnages de la nouvelle comédie, telle la vieille nurse; le second représente de grosses femmes assises ou debout, la production de ce dernier type pouvant être datée des années \TANAGRA 350-\TANAGRA 325.Les terres cuites de Tanagra font suite aux recherches de la grande plastique de la première moitié du \TANAGRA IVe siècle, mais l’échelle réduite de ces figurines a permis d’amplifier davantage encore le traitement naturaliste des corps et le rendu des draperies qui révèlent totalement la silhouette ou la cachent partiellement par un jeu de plis en zig-zag. Dans les attitudes hanchées et souvent très souples, on décèle un effort réel pour dépasser la stricte présentation frontale. Ces figurines étaient peintes de couleurs généralement mates, blanc, rouge, bleu, mais parfois aussi de rehauts dorés. Les moules étaient constitués de plusieurs éléments que l’on pouvait assembler différemment afin d’obtenir des variantes. De très nombreux exemplaires proviennent de la fouille de nécropoles mais on ne saurait leur accorder un simple rôle funéraire. L’existence, en particulier de sujets de genre, tels les grotesques, prouverait que ces objets étaient également destinés à la décoration des maisons. Les trouvailles faites tant à Athènes que sur les sites d’Asie Mineure ou à Alexandrie montrent qu’après une phase plus libre dans la composition et dans les attitudes, le style de Tanagra s’épuise et s’éteint pratiquement à la fin du \TANAGRA IIIe siècle.• av. 1872; nom d'un bourg de Béotie en Grèce♦ Statuette, figurine en terre cuite de Tanagra, d'une grâce simple.♢ Fig. Jeune fille, jeune femme fine et gracieuse. Une vraie tanagra.Tanagravillage de Grèce (Béotie), à l'E. de Thèbes.— De fines statuettes de terre cuite furent découvertes dans ses nécropoles à la fin du XIXe s.————————Tanagran. m. ou f. Figurine, statuette de terre cuite (IVe-IIIe s. av. J.-C.), d'un travail très fin, représentant une femme ou un enfant.I.⇒TANAGRA1, subst. masc.ORNITH. [N. sc. du tangara (sous-classe de ce groupe)] Les Tanagra (...) édifient des nids couverts et nourrissent les poussins par régurgitation (Zool., t. 4, 1974, p. 621 [Encyclop. de la Pléiade]).REM. Tanagridés, subst. masc. plur., ornith. Famille de petits passereaux granivores ayant le tangara pour type. Les Tanagridés ou Tangaras constituent un vaste groupe de deux cent vingt-deux espèces du Nouveau Monde (...). Oiseaux de petite taille, la plupart brillamment colorés, où le rouge, le vert, le bleu, le jaune alternent plus ou moins avec le noir, ils sont arboricoles, fréquentant bois et buissons (Zool., t. 4, 1974, p. 621 [Encyclop. de la Pléiade]).Prononc. et Orth.:[
]. Plur. des tanagras. Étymol. et Hist. 1800 tanagre (BOISTE); 1859 tanagra (BOUILLET). Du lat. sc. tanagra (1764, LINNÉ d'apr. NEAVE), lui-même altér. de tangara.
II.⇒TANAGRA2, subst. masc. ou fém.A. — ARCHÉOL. Petite figurine de terre cuite réalisée dans la région de Tanagra aux IVe et IIIe s. av. J.-C., représentant en particulier des jeunes filles aux formes fines et d'allure très gracieuse. L'art familier de la Grèce (...) suit, avec une sagacité charmante, le caractère individuel. (...) on a oublié les tanagras (...), les peintures de vases, toute la peinture pompéienne (FAURE, Hist. art, 1909, p. 119).B. — Littér. Jeune femme, jeune fille fine et gracieuse. Une vraie tanagra. [En appellatif] Mon petit tanagra (ROB. 1985).Prononc. et Orth.:[]. ROB. 1985: ,,S'écrit avec ou sans majuscule``. Plur. des tanagras. Étymol. et Hist. 1. 1909 archéol. (FAURE, loc. cit.); 2. 1912 « jeune fille frivole » (VILLATTE, Parisismen d'apr. FEW t. 13, 1, p. 80 b). Réduction méton. de statuette de Tanagra, du n. de la ville de Béotie où étaient exécutées ces sculptures, vers le IVe s. (lat. Tanagra, gr.
). Cf. au sens 2, le subst. dér. tanagrienne (1895 GUÉRIN Suppl.; de Tanagra, suff. -ien); cf. aussi l'angl. Tanagra specimen 1878, Tanagra figurine 1890 « statuette de Tanagra » ds NED Suppl. t. 4, 1986.
DÉR. Tanagréen, -enne, adj., littér. Qui évoque les statuettes de Tanagra par sa finesse, sa grâce. Grâce tanagréenne. S'encapuchonnant de leur châle ramené du bras gauche vers le menton en des poses tanagréennes (ARÈNE, Vers la calanque, 1896, p. 103). Cette tenue qu'une petite nymphe tanagréenne eût trouvée tout juste suffisante (COLETTE, Pays. et portr., 1954, p. 37). — [], fém. [-
]. — 1res attest. 1896 (ARÈNE, loc. cit.), 1924 femme tanagréenne (L. DAUDET, Drame des Jardies, Paris, Gallimard, p. 42 d'apr. M. RIFFATERRE ds Fr. mod. t. 22, p. 68); de tanagra2, suff. -éen (-ien); cf. le subst. tanagrienne, supra étymol.
tanagra [tanagʀa] n. m. ou f.ÉTYM. Av. 1872; nom d'un bourg de Béotie.❖1 Statuette, figurine en terre cuite de Tanagra, d'une grâce simple. — REM. Le mot s'écrit avec ou sans majuscule. — On a dit aussi tanagrienne [tanagʀijɛn] n. f.0 Regarde ces statuettes, Beautrelet, cette Vénus grecque, cet Apollon de Corinthe (…) Regarde ces Tanagras, Beautrelet ! Tous les vrais Tanagras sont ici. Hors de cette vitrine, il n'y en a pas un seul au monde qui soit authentique.M. Leblanc, l'Aiguille creuse, p. 392.2 (1888). Fig., vieilli (souvent, appellatif hypocoristique). Jeune fille, jeune femme gracieuse. || Mon petit tanagra.❖DÉR. Tanagréen.
Encyclopédie Universelle. 2012.